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Projection des films de fin d’étude des étudiants du diplôme Conception réalisation de documentaire

04.07.2024
campus Enseignement supérieur
Lisse comme la peau d'une orange
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Le vendredi 28 juin, les étudiants du diplôme Conception réalisation de documentaire ont projeté leurs films de fin d’étude. Huit documentaires d’environ 10 minutes chacun ont été présentés devant le jury. Les étudiants réalisateurs expliquent être fiers de leur travail et de celui de leurs camarades, qu’ils jugent de très bonne qualité. Beaucoup avouent même avoir été émus devant le dernier documentaire présenté, « Lisse comme la peau d’une orange ».

Du fantasme de l’infirmière à la rencontre avec un SDF du bois de Vincennes

Le premier film projeté, intitulé « Le syndrome de l’infirmière », explore le fantasme de l’infirmière et son évolution à travers des images d’archives. Et petit à petit, alors qu’on range un costume d’infirmière érotique dans une boite à l’écran, le fantasme disparait, et des images de véritables infirmières apparaissent. Le documentaire montre le décalage entre le fantasme de l’infirmière et la réalité de ce métier. Un autre des documentaires, intitulé « Ni bonnes, ni nonnes, ni connes », aborde aussi le sujet de ce fantasme de l’infirmière, cette fois en élaborant une critique du sexisme par le costume érotique, renforcé par le malaise de la réalisatrice quand, lycéenne, on lui demandait de le porter pour Halloween.
« Nous n’irons plus au bois », c’est la rencontre des deux réalisatrices avec un SDF dans le bois de Vincennes. Ce court métrage interroge la place du documentariste par rapport au réel qu’il filme.

Death café et alopécie

« Death café » nous entraine dans ces cafés britanniques où des inconnus se réunissent pour parler de la mort. Les étudiantes ont filmé un de ces lieux à Londres, et nous montrent la discussion de quatre inconnus sur le thème de la mort. Ces londoniens n’ont rien en commun : jeunes et vieux, hommes et femmes, croyants et non croyants. Mais ils ont tous été exposés à la perspective de la mort, que ça soit la leur parce qu’ils vieillissent, ou celle d’un proche. Dans ces cafés, la mort devient un sujet banal, dont on parle devant un thé, un café ou une part de gâteau.
L’alopécie est une maladie qui affecte la pilosité en faisant perdre tous les poils du corps, y compris les cheveux. Dans « Gaëlle n’aime pas l’été », nous suivons une jeune femme atteinte de cette maladie. Sa vie quotidienne, avec les perruques, le maquillage, la difficulté d’affronter son propre reflet… Les réalisatrices de ce documentaire montrent la force de Gaëlle et sa résilience.

De la musique de variété française à la vie en EHPAD, en passant par une ouvrière d’Amazon

« Musique du 53 » s’intéresse à la musique de variété française écoutée par les habitants de la rue de Belleville. Les personnes interrogées racontent une anecdote en expliquant pourquoi la chanson qu’ils ont choisies est importante pour eux, pourquoi elle fait écho à leur vie.

Nikki est une femme transgenre qui travaille chez Amazon comme ouvrière. Le film éponyme est un portrait d’elle dans son travail. Ces scènes dans les entrepôts d’Amazon sont entrecoupées de moments oniriques, où Nikki est sur une scène de théâtre. Les couleurs, la lumière et la musique font alors penser à un rêve.

Enfin, « Lisse comme la peau d’une orange » est un documentaire tourné dans un EHPAD. Le film ne montre que des mains, car contrairement aux mots, « les mains ne mentent pas », expliquent les deux réalisateurs à l’origine de ce projet. Les mains d’une résidente de l’EHPAD se mettent à trembler dans celles de la soignante qui s’occupe de sa manucure lorsqu’elle se met à parler de sa vie passée : son mari, sa passion pour le bateau, sa liberté. Avec émotion, sa voix tremble aussi, puis nous n’entendons plus qu’une respiration difficile, douloureuse lorsque l’émotion l’envahit.

Un projet très formateur

« C’était très enrichissant, explique une étudiante, et humainement ça nous a apporté beaucoup. Ça nous a soudé de faire ces documentaires en binômes ». Les étudiants réalisateurs estiment avoir beaucoup progressé, tant sur un plan technique que sur le plan humain. Ils sont également heureux de l’excellent accompagnement des formateurs dans ce projet. Le jury est composé d’Olivier Wieviorka (historien et enseignant à l’école normale supérieure de Paris-Saclay), Emilie Mousset (artiste sonore), Judith Ertel (metteuse en scène, autrice, professeure de cinéma en Lettres supérieures au lycée Paul Valéry à Paris), Didier Cros (documentariste), Bernhard Wimmer (chef monteur) et Anna Percival (responsable pédagogique du diplôme Conception réalisation de documentaire et du master production audiovisuelle à l’INA).